Vendredi 20 avril 2012 à 10:32
Dans deux jours, ce fera quatre mois que mon Papounet s'en ai allé.
Je ne sais pas, j'ai l'impression que cela fait très longtemps, et d'un autre sens très peu de temps.
Il me manque affreusement, et je me souviens du mois de décembre et janvier comme si c'était hier, chaque détail...
Pendant presque 2 mois, je n'ai vécu que pour lui. Tous les jours j'allais le voir, de ma journée, je n'avais qu'une hâte, le voir.
Plus rien ni personne n'existait autour de moi, il n'y a que lui qui comptait.
Puis, 1 semaine de coma, artificiel... "juste pour ne pas qu'il souffre des examens".
J'ai tant espéré. Jamais, jamais je n'ai cru à une fin proche. Jusqu'au bout, j'ai espéré qu'il se réveille.
Dans le coma, Papa m'a redonné un peu de bonheur, il a bougé la tête, ses yeux, sa mâchoire. J’eus l'impression d'assister à une renaissance c'était magique. Les médecins ont un avis favorable.
Deux jours plus tard, on nous annonce qu'il ne risque de pas tenir le week end. Le monde s’effondre.
Pendant une semaine, je n'ai pas pensé une seule seconde au fait qu'il pourrait partir, la semaine d'avant, il m'avait dit "tu as encore besoin de ton papa hein!", alors, pour moi, c'était certain qu'il allait se battre.
Il savait que j'avais besoin de lui, il savait ce qu'il représentait pour moi, et bien plus qu'un père. Il était ma fierté, un exemple, un tuteur, un gardien, un homme merveilleux. J'avais besoin de lui, et j'ai besoin de lui.
Il n'est pas parti à cause de son âge, non. Il n'est pas parti d'un cancer, non. Il est parti car le service pneumologie s'est très mal occupé de lui.
J'ai fêté mes 20 ans, sans lui.
J'ai perdu ma grand-mère en 2002, j'ai perdu mon Papa en 2012. Dans 10 ans, ce sera qui?
Je devrais, dans 50 ans, voir ce que je fais de l'urne de mon Papa. J'aurais 70 ans, comme lui ...
Aujourd'hui, en plus de devoir gérer la disparition d'une personne qui m'est très chère, je dois gérer la méchanceté, la jalousie familiale.
J'avais honte de la façon dont j'étais arrivée au monde. Mais aujourd'hui, j'en suis fière. J'ai peut-être été l'enfant du Diable aux yeux de certains, je sais que des enfants de mon Papa, c'est moi qui fut la plus honnête, et la plus présente. Je lui ai toujours dit ce que je pensais, et c'est grâce à cette honnêteté qu'on étaient si proches.
Ado, j'étais en colère d'être arrivée alors que mon Papa avait 50 ans, mais je n'étais pas désirée. Je savais que j'aurais toujours été trop jeune pour le perdre. Mais, il n'est pas parti à cause de son âge...
Je fière de lui. Je sais qu'il a fait quelque chose de mal dans le passé, mais mon Papa est quelqu'un de droit, et si il a fait ça, c'est qu'il y avait une raison. Mon Papa, c'est l'homme de ma vie. C'est de lui que je tiens, et j'en suis fière.
Chaque jour je pense à lui. Je l'aime si fort...